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2018 : la loi sur la réforme de la formation professionnelle est votée – 2019 : les opérateurs obtiennent leur agrément et le CPF passe en euros – 2020 : apparition des nouveaux opérateurs de compétences – 2021 : les premières collectes de l’Urssaf …

Depuis plusieurs années, tout un ensemble de réformes viennent rebattre les cartes de la formation en France ! Ainsi, et alors que la certification Qualiopi et l’application CPF deviennent les nouveaux fers de lance du secteur, un nombre croissant d’organismes de formation perçoivent ces nombreux changements comme une énième épine dans le pied … au point d’en arriver à cette question : dois-je revendre mon organisme de formation ? 

Retraite en approche, envie de se diriger vers un secteur plus simple, difficulté à accompagner la mutation structurelle en cours : selon votre situation, nous vous proposons ici d’analyser le comment et le pourquoi d’une vente d’organisme de formation ! 

Centre de formation à vendre : pourquoi maintenant ?

Si les raisons qui poussent un dirigeant à vendre son organisme de formation peuvent varier en fonction des situations, il existe en revanche plusieurs facteurs types qui conditionnent cette envie. Et comme indiqué dans l’introduction, ce sont principalement les dernières réformes qui ont accéléré ce grand mouvement : 

  • Les réformes, sources d’instabilité : le passage du DIF au CPF en 2015 a rendu les fonds personnels de formation inutilisables jusqu’en 2018. Ensuite, le fameux formulaire Datadock, qui imposa en 2018 un nouveau contenu, opaque et volumineux. Des engagements Datadock qui ont ensuite déterminé les bases de la certification Qualiopi en 2021 … (sans compter les 1500€ HT de coût par organisme). En bref, une accumulation de changements, à la base du « ras-le-bol » de certains organismes.
  • La lourdeur des démarches : au-delà de la théorie, l’intégration des nouveaux pré-requis est également perçue comme une véritable source de frustration. La gestion des cas spécifiques (personnes à mobilité réduite etc.), la mise en place de nouveaux outils digitaux permettant le respect des indicateurs de qualité … un cumul de nouvelles règles couteuses qui induit mécaniquement la disparition des plus petits organismes de formation. 
  • À la recherche du bon sens : si à la base, les différentes réformes permettaient d’écarter les parasites du secteur, elles sont aujourd’hui vues comme une variable empêchant les formateurs de se concentrer sur leur coeur de métier. Notamment, certains contrôles Datadock sont perçus comme contreproductifs, voire nuisibles pour les apprenants. L’année dernière, nous vous présentions d’ailleurs le témoignage de Denise, gérante d’un OPAC du Loiret. Elle expliquait alors qu’un contrôleur lui avait demandé de lui expliquer la procédure d’inscription des participants à ses formations … Le sujet évoqué ici est donc que la réforme est susceptible de jouer un rôle inverse. En effet, à vouloir normer « le non normable », on en arrive parfois à créer de la « sur-qualité », ce qui est tout autant préjudiciable que la non qualité.
  • Les surcoûts : la grande révolution digitale en cours n’a pas épargné le secteur de la formation. Aujourd’hui, répondre aux normes de qualité revient à investir très lourdement dans le numérique, que ce soit au niveau des outils ou des processus de formation (sans quoi chaque organisme sera confronté à une montagne ingérable de papiers et de contrôles humains). Ceci induit donc le financement et la création d’un système d’information d’envergure, et donc les dépenses lourdes qui vont avec ! 
  • L’incapacité à muter : pour un grand nombre d’organismes (notamment ceux existant depuis plus de 10 ans), il apparait préférable de passer outre les réformes, de s’accrocher à leur organisation initiale afin d’éviter les coûts, au risque de décroitre à petit feux …
  • La variable EDOF : Il existe également un risque de ne plus pouvoir se reposer sur les bons supports, comme par exemple les rejetés d’EDOF … certains organismes, ne profitant pourtant pas de la Certification Qualiopi ou du référencement DataDock, ont pourtant trouvé le moyen d’apparaitre sur la plateforme EDOF, sans justifier d’une quelconque « labelisation ». Un risque majeur, aux conséquences potentiellement désastreuses. En cas de contrôle de la DREETS, l’organisme en question peut purement et simplement se faire rejeter de la plateforme, à vie ! Plus encore, le dirigeant du centre de formation devra ici se porter caution personnelle, étant donné qu’il est ici question de sanction pénale … un ensemble de risques qui poussent encore un peu plus certains acteurs à penser à une revente !

Entre réformes et mutations digitales, nous pouvons ainsi dresser les profils types des organismes de formation et formateurs concernés par une revente …

Notre focus : MonCompteCPF : bombe à retardement ?

Le profil type d’un organisme de formation à vendre 

D’un point de vue général, et par rapport aux différents retours que nous avons récolté, on constate que ce sont principalement les organismes de formation existants depuis plus de 10 ans qui cherchent aujourd’hui à revendre leur activité … mais pourquoi ? 

Tout d’abord, car ces acteurs historiques du secteur se sont nativement organisés autour d’un marché de la formation qui n’existe plus aujourd’hui en tant que tel. De cette manière, réorganiser chaque processus devient une fatalité. mais alors, comment réussir sa réorganisation interne tout en maintenant ses activités de formation ? Se réorganiser, oui, mais avec quelles ressources ?

Ici, les démarches permettant cette réorganisation tournent principalement autour de la mise en place de nouveaux outils digitaux, notamment concernant le sujet des formations à distance : MOOC, E-learning, webinaire etc. des nouveaux supports couteux, aussi bien d’un point de vue économique qu’humain, qui sont à mettre en parallèle avec le besoin des entreprises. Ces dernières considérant aujourd’hui la formation professionnelle comme le meilleur moyen de permettre à leurs collaborateurs de monter en compétences, elles cherchent maintenant à se reposer sur des « partenaires d’apprentissage » capables justement de répondre aux exigences de notre époque … une configuration qui, entre besoin de modernisation et de réponses personnalisées, devient un véritable frein pour les organismes historiques. 

À cela s’ajoute finalement les frais de structure : de la formation en présentiel dans des locaux, en passant par la formation à distance, jusqu’à la proposition de formateurs de qualité … ces nouveaux pré-requis s’avèrent en effet beaucoup plus lourds à gérer pour les organismes historiques ; d’autant plus que quant à eux, les nouveaux entrants profitent de leur agilité et de leur flexibilité pour reléguer les coûts d’infrastructure en second plan, et ainsi se concentrer sur une proposition plus digitale, et donc in fine, plus économique. 

Réussir la digitalisation de son organisme de formation

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En définitive, c’est aujourd’hui la question des prestations qui est en jeu. En ce sens, deux solutions s’offrent donc aux organismes de formation concernés : 

  • Proposer une formation qualitativement identique aux concurrents, mais à un prix plus élevé.
  • Proposer un prix de formation similaire, mais à travers une prestation moins qualitative.

De cette problématique, les dirigeants de centre de formation doivent ainsi se poser la question suivante : compte tenu de la nouvelle concurrence et des frais supplémentaires que cela engendre, dois-je vendre mon organisme immédiatement afin de profiter de sa valeur actuelle ; ou dois-je continuer et persévérer , au risque de le revendre plus tard à un prix dérisoire ? 

Bon à savoir : Il faut toujours garder en tête qu’il existe un véritable marché d’acheteurs souhaitant rentrer rapidement dans le secteur de la formation … ainsi racheter un organisme de formation apparait pour eux comme la solution la plus simple … il s’agit donc d’aborder la question en conséquence !

Comment revendre son organisme de formation ? 

Réorganisation des processus, mise en place d’outils digitaux, frais de structure : si ces points conditionnent votre volonté d’afficher un panneau « à vendre » au dessus de votre organisme de formation, il convient avant toute chose de se poser les bonnes questions ! 

Cessions d’entreprises en formation professionnelle

Combien vendre mon organisme de formation ?

Comme tout entreprise, le prix de vente de votre organisme de formation dépend essentiellement de 5 principaux facteurs financiers : 

  • Le chiffre d’affaires
  • La marge brute
  • La marge nette
  • Les marchés garantis dans les prochaines années 
  • La masse salarial à reprendre

Parallèlement, les thèmes de formation et les synergies entre la société acheteuse et la société existante sont bien évidemment à prendre en compte ! Et ici, c’est principalement la « difficulté à reformer » les structures achetées qui pose problème. 

Place au chiffre : à l’heure actuelle en France, la valorisation moyenne d’un organisme de formation est de 180 000 euros au moment de la vente. 

« Pour les structures de moins de 10 salariés, le prix de vente moyen est de 142 000 euros. Pour les organismes de 10 à 250 salariés, environ 315 000 euros. Pour les structures de plus de 250 salariés, il faudra compter approximativement 450 000 euros » nous explique Romain Rissoan, qui en est à son troisième rachat d’Organisme.

À qui revendre sa structure ? 

Concernant les potentiels acheteurs, le taux de reprise en fonctions des différents profils est le suivant : 

  • 30% sont vendus en interne (famille, salariés)
  • 25% sont absorbées par des concurrents
  • 45% sont vendues à des repreneurs extérieurs

(calcul établi selon les analyses de cession 2018-2019)

À travers ce taux, nous pouvons constater que plus de la moitié des organismes de formation sont repris par les acteurs du marché. Si vous êtes dans une démarche de vente, il convient donc principalement de s’engager dans ce sens : 

  • Sonder ses employés afin d’identifier une potentielle envie de reprise
  • Faire intervenir des consultants pour profiter de leur regard extérieur
  • Identifier les nouveaux entrants, les formateurs indépendants en quête de porte-feuille clients
  • Étudier le marché et les reprises en cours afin de quantifier l’attractivité du secteur  
  • etc.

Quand vendre son centre de formation ? 

« Le TIMING est essentiel, CAPITAL ! » C’est cette phrase que vous devez garder en tête. Car ici, tout est une question de rapport de force : revendre son organisme de formation alors que votre CA est en baisse revient à se « soumettre » aux exigences de l’acheteur. Au contraire, mettre en place les négociations alors que votre CA est supérieur à l’année précédente, c’est se positionner comme le métronome des discussions, c’est donner le ton aux négociations. 

À savoir qu’actuellement, la période favorise la vente : les réformes n’ont pas encore impacté le CA des organismes, et les chiffres sont majoritairement encore largement dans le vert … une opportunité à saisir pour les dirigeants et formateurs souhaitant passer à l’action  !

Comment se faire assister lors de la revente d’un organisme de formation ? 

Savoir mettre en avant ses résultats, savoir manager son organisme le temps de la revente, identifier les acheteurs sérieux … tout cela ne s’improvise pas, et plus encore lorsque le dirigeant doit parallèlement continuer à maintenir son activité. 

C’est ainsi dans ce sens que de nombreux cabinets se sont aujourd’hui spécialisés dans l’accompagnement à la revente d’entreprise … quid des organismes de formation ? afin de bénéficier d’un point de vue expert ainsi que d’un réseau d’envergure, Romain Rissoan accompagne depuis 2008 l’ensemble des organismes de formation vendeurs dans le but de dynamiser les rapprochements inter structures, d’offrir aux revendeurs une lecture optimale, à la hauteur des enjeux ! 

Romain Rissoan :

Tel : 06 81 49 41 02

[email protected]

Consultant / Formateur depuis 2008, j'accompagne tous les projets à forte composante numérique autour du Marketing, du Management et de la Formation. Ceci pour des organismes de formation comme pour des clients directs.

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