Vous êtes organisme de formation et vous êtes excédés par les procédures qui se cumulent, se complexifient ?
Vos clients font rarement appel à des fonds publics type OPCO, Pôle Emploi, Région ?
Vous êtes déçu des réformes relatives à la formation qui divergent par rapport à votre offre de formation ?
Vous n’avez pas les moyens financiers ou logistiques pour Certifier votre organisme de formation ?
Vous êtes consultant formateur et ne souhaitez pas vous investir dans un projet de cette nature car l’administratif n’est pas votre fort ?
Vous avez une activité occasionnelle dans la formation qui vous génère à peine 20K€ de Chiffre d’affaires par an ?
Vous êtes donc concerné par cette question : Faut-il que je certifie mon organisme de formation ?
Si la réponse est non, que vous ne souhaitez donc pas certifier votre organisme de formation mais continuer à exercer dans le secteur, alors voici tout ce que vous devez savoir.
Ce qui rend impossible votre certification formation
Avant toute chose, et par expérience, il faut faire une très grande différence entre la méconnaissance du sujet et l’incapacité de se certifier.
La méconnaissance du sujet de la certification
Celle-ci se matérialise par :
– La peur de se certifier
– La méconnaissance du sujet de la certification
– L’incompréhension du sujet de la certification
– Le manque d’intérêt et d’investissement sur le sujet.
– La perception d’une démarche pénalisante, lourde, complexe.
Si vous vous sentez concerné par un de ces points alors on peut probablement affirmer que vous présentez une méconnaissance du sujet.
Et il convient de bien comprendre ce qui se produira si vous renoncez dès aujourd’hui à rentrer dans cette démarche de certification, qui en soit est très loin d’être un frein à votre activité bien qu’elle vous impose de repenser celle-ci.
La certification est un élément de distinction et de reconnaissance
Prenons l’exemple d’un hôtel qui est soumis à de nombreuses normes et taxes en tout genre. Imaginer lancer un hôtel aujourd’hui c’est comme se lancer dans un parcours du combattant vous en conviendrez n’est ce pas ?
Prenons l’exemple d’une boulangerie qui est elle aussi soumises à des règles d’hygiène et horaires importantes. Là aussi, vous en conviendrez, se lancer dans un tel projet parait complexe.
Et pourtant ceux qui sont dans le secteur depuis longtemps, bien que peu ravi par rapport à ces normes, sont bien heureux de voir ces barrières à l’entrée du secteur se présenter, ce qui permet de limiter la concurrence.
Prenons l’exemple inverse maintenant, lorsque vous faîtes du coaching ou du conseil. Qui vous norme ? Qui vous impose des procédures, des processus et des certifications ?
Réponse : Personne!
Et bien vous savez ce que font tous les coachs et cabinets de conseil qui disposent d’une activité qu’ils souhaitent développer ?
Réponse : Ils cherchent à se certifier OU bénéficier d’une reconnaissance externe, de labels.
Les certifications de coachs et les reconnaissances des cabinets de conseil regorgent sur le net et je vous invite à vous documenter franchement sur le sujet ou même interroger des coachs disposant d’un gros passif pour vérifier ces propos.
En d’autres termes la certification permet de se distinguer et de mettre une barrière entre les acteurs engagés dans la formation et les nouveaux entrants.
La certification est un moyen de repenser son activité
De tous les acteurs que j’ai pu accompagner et de tout ce que j’ai pu observer dans mon propre organisme de formation, je confirme que la certification fait officiellement office de contrainte car elle impose de porter rigueur à ce que nous avons convenu à l’avance.
D’une certaine manière elle nous fait perdre de notre agilité.
Sauf que, vous avez besoin d’une agilité sur seulement une partie de votre activité.
Avez-vous besoin d’être agile ou créatif sur votre méthode de génération d’un devis ou d’une convention de formation ?
Avez-vous besoin d’être innovant dans votre façon de créer une facture client ou une validation de la qualité de votre intervention ?
Pour ces deux questions, la réponse est bien souvent non.
En revanche,
Prenez vous systématiquement le temps de formaliser, d’écrire pour démontrer que vous vous êtes soucié que le client connaisse bien le prix de la formation avant de l’acheter ?
Prenez vous systématiquement le temps de saisir ou de modifier vos éléments dans un système vous permettant de tracer tout ce qui s’est dit ou ce qui s’est fait ou tout est dans votre tête ?
Pour ces deux questions, la réponse est là aussi bien souvent non. Et c’est là que démarrent les problèmes en quelque sorte.
Pour résumer, la certification vous impose de formaliser votre démarche et de formaliser au quotidien. Vous devez écrire ou saisir quelque part ce que vous faites et pourquoi vous le faites afin qu’un acteur extérieur comprenne votre activité et puisse juger de celle-ci.
La certification est un moyen d’optimiser ses processus
Or, qu’est ce qui caractérise une activité en croissance ?
Comment faîtes vous chaque année pour définir votre plan de route ?
Vous faites une réunion pour discuter ou vous posez les chiffres à plat sur la table ?
Vous posez juste les chiffres à plat sur la table ou vous creusez sous chaque chiffre pour comprendre comment il se construit et ainsi déduire comment il peut encore se développer ?
Si vous ne cherchez pas à développer votre activité, alors vous ne comprenez pas le sens de ces questions ou de ces propos.
En revanche si vous êtes dans une démarche de croissance et d’amélioration continue. Si vous cherchez à faire mieux chaque jour. Si vous cherchez à faire diminuer les coûts de votre structure. Si vous cherchez à augmenter votre chiffre d’affaires.
Alors vous formalisez votre démarche, vous écrivez chaque élément pour tracer chaque cause de chaque conséquence et vous ne laissez rien au hasard.
Il ne s’agit pas de vous faire culpabiliser si votre management est agile et votre appréhension des éléments dans un format souvent improvisé. Ces approches restent compatibles avec une démarche d’amélioration continue et de management de la qualité.
L’incapacité de se certifier
Mais si vous lisez cet article c’est probablement pour des raisons plus profondes qu’il faut remettre sur le devant de la scène pour repenser non pas son management de la qualité mais son activité de formation et sa certification sans que vos moyens logistiques et/financiers ne le permettent.
Une certification coûte chère
Tout est relatif ! Si cette certification vous permet de gagner en tranquillité, en chiffre d’affaires et en crédibilité client alors vous êtes gagnant. Si en plus elle vous permet d’éviter les frictions client, alors là vous êtes plus que gagnant.
Les frictions client c’est les trucs dont nous avons tous entendu parlé de nombreuses fois en tant qu’organisme et que nous détestons entendre de manière systématique : « Votre formation est elle certifiante ou diplômante ? », « Votre formation est elle éligible au CPF ? », « Votre formation est elle prise en charge ? ». Ca c’est de la friction client! C’est à dire que cela freine l’acte d’achat.
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Mais la pire des frictions, pour moi, c’est la friction du client qui dit, après avoir été formé, « envoyez la facture à mon OPCO, c’est eux qui s’occupe de tout », et là si vous dîtes à votre client « Ah non mais en fait nous on est organisme de formation mais nos formations ne sont pas prises en charge ». Là pour votre client, c’est Welcome in the Dark Mode. Il vous en voudra a un tel point qu’il sera prêt à ne jamais vouloir payer votre facture (et c’est du vécu!).
Autant dire que le premier coût de NON certification est le coût de friction.
A l’inverse Le premier coût de certification est le coût même de la certification. Prévoyez minimum 1000€ tous les trois ans pour une certification et 500€ par an pour l’audit de contrôle. A cela se rajoute votre vigilance régulière, votre énervement lorsque les procédures ne sont pas respectées.
Mais surtout, obtenir une certification représente également un gros travail en amont qui nécessite probablement un accompagnement de la part d’un consultant. Il faut prévoir entre 200€ et 10 000€ pour cet accompagnement. Cela représente le second coût de certification : L’accompagnement à la certification.
Par ailleurs il existe également un gain relatif à la NON certification qu’il faut intégrer, c’est le gain relatif au développement de clients en direct, sans prise en charge : Fini les clients qui vous demandent un devis sur la base de ce que paie leur OPCO, Fini les clients qui ne se préoccupent même pas du retour de formation. Bonjour le ROI Formation, Bonjour la mesure des bénéfices. Et donc Bonjour, les vrais discussions. Sur ce dernier point, il est vrai qu’il est plaisant d’avoir des échanges sincères avec ces clients en matière de formation.
Si on résume, nous avons donc d’un coté le coût de la certification ajouté au coût de l’accompagnement. De l’autre coté nous avons le risque de perdre des clients et en même temps le plaisir d’avoir une relation plus simple avec ses clients.
Les alternatives majeures à la certification
Alors si je ne souhaite pas certifier mon organisme de formation, qu’est ce que je peux faire ? Comment vais je guider mon organisme dans cet océan d’acteurs qui m’incitent pourtant à le faire ?
Alternative 1 : Arrêter définitivement la formation pour du conseil
Ceci est en apriori la façon la plus simple de résoudre le problème. Arrêter toute activité de formation, donc arrêter d’en vendre, et ainsi plus de dilemme. Et hop on vire tout cela en conseil. Comme cela, dans le pire des cas, ma prestation de conseil s’assimile à une prestation de formation financée sur fonds propres par le client et la prestation est ainsi financée sans problème.
C’est sans doute la meilleure protection. Malheureusement, les business ne sont pas aussi scindés les uns des autres. Aussi, une prestation de conseil peut facilement, se transformer à grande échelle en un gros projet de transformation de l’entreprise, impliquant des questions de gestion de carrière personnelle, de changements comportementaux, culturels, bref, de la formation, de la vrai formation. L’authentique! Diraient les anciens.
Et donc là le dossier retourne entre les mains de Marie-Cécile Duprès, responsable RH, responsable Formation et responsable des compétences, bref, toutes les casquettes pour bien vous faire revoir votre prestation de conseil avec des recettes maison en un réel projet de formation avec le conventionnel programme, les convocations et tout le bazar administratif que vous voulez fuir. Et comme il s’agit d’un projet à 500K€ dont vous êtes à l’origine, ce serait dommage de s’arrêter à ce simple principe n’est ce pas ?
Il est là le premier problème, c’est que le conseil, si il est profond, induira la formation, il s’agira donc de définir la stratégie à adopter lorsque ce phénomène ce produira.
Alternative 2 : Arrêter définitivement la formation pour du coaching
Et voilà le coaching qui refait surface. On le croyait disparu, mais il revient 🙂 . Et oui, pendant ces dernières années il faut bien le dire, de nombreux coachs ont fleuri un peu partout dans le monde. Certains avec une légitimité indiscutable, d’autres avec peut être un peu plus de légèreté dirons nous.
En bref, le coaching présente effectivement l’indiscutable point positif d’être officiellement non intégrable dans une démarche de formation. Et en plus, si vous coachez des dirigeants d’entreprise, vous pouvez pleinement réussir sur le plan financier, parfois plus que sur du conseil.
Alternative 3 : Confier son activité de formation à un organisme de formation partenaire
C’est ce que propose de plus en plus d’organismes comme Optédif selon une logique de co-construction d’offre. Vous construisez votre offre avec l’organisme de formation et celui-ci peut alors la commercialiser avec vous comme formateur.
Ce mode de fonctionnement permet effectivement de se libérer de cette contrainte d’organisme de formation. Et c’est donc probablement la solution la plus simple de toute cette série.
Externaliser son activité de formation est par ailleurs une solution évidente pour s’extraire de nombreuses questions administratives même si au final, lorsque vous exécuterez les actions de formation pour votre partenaire, il vous faudra respecter son protocole qualité. Mais la démarche sera plus confortable pour vous car vous n’endosserez pas la responsabilité de cette charge mais plutôt au contraire une forme de conduite à tenir pour respecter votre partenaire.
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