Depuis toujours, le secteur de la formation professionnelle est marqué par plusieurs réformes.
Cependant, depuis ces 5 dernières années, les réformes se cumulent avec des longues périodes d’incertitudes.
De plus et surtout, l’année 2020 est marquée par un besoin urgent d’être certifié Qualiopi d’une part et d’accepter l’arrivée du supermarché des formations : MonCompteFormation.
Mise à jour : revendre son organisme de formation en 2021
A cela se rajoute des changements au sujet du financement des formations, des problématiques d’accessibilité, de digitalisation… bref.
Tandis que les institutions cherchent des solutions viables pour tout le monde, nombreux sont les organismes de formation qui perçoivent cet ensemble comme une complexité dont il serait peut être temps de se débarrasser, soit parce que la retraite est proche, soit parce qu’il existe des secteurs bien plus simples et rentables.
Aussi il se pose la question : Et si vous vendiez votre organisme de formation ?
En effet, le temps de vendre tout ou partie de son organisme de formation est peut être arrivé. Cette volonté, se doit d’être identifiée. Pour ce faire, nous vous proposons d’analyser l’ensemble des motivations en posant un regard pragmatique sur la situation. Tour d’horizon !
Par ailleurs, si vous aviez la possibilité de répondre à ce mini sondage.
Formateurs, organismes de formation : quel sens donner à son activité ?
Bien que la volonté de vendre son organisme de formation ou son activité puisse être impulsé par de nombreux facteurs, les plus connus d’entre eux reviennent comme un boomerang.
Les raisons de vendre son organisme de formation ou son activité de formateur
Les réforment sont une cascade d’instabilité et de difficultés : En 2015, le passage du DIF au CPF a rendu inexploitable les fonds personnels de formation et ceci jusqu’en 2018. Puis, l’épisode de Datadock imposant à l’organisme de remplir un formulaire incompréhensible. Puis un besoin foncier d »intégrer ses engagements Datadock en vue d’une certification début 2021. Auquel s’ajoute un coût minimum de 1500€HT par organisme. « La coupe est pleine » affiche Denise gérante d’un OPAC du Loiret.
La réforme devient trop lourde : Le cumul des réformes d’une part, additionné à la complexité des mesures à prendre en compte d’autre part rendent la réforme difficile à intégrer.
« On m’oblige a disposer de locaux accessibles aux personnes handicapées, je comprends cette démarche mais à 15€/heure pour mes formations je n’ai pas les moyens d’acheter de nouveaux locaux et de me payer un déménagement. Comment voulez-vous que je fasse ? Je comprends bien qu’il faut s’ouvrir à la gestion du handicap mais au point de me faire perdre ma boite là franchement… » complète la gérante.
Ce que repproche cette gérante, c’est ce cumul indiscutable de règles qui s’imposent au secteur et qui ne laisse même plus la place aux petit organismes.
La réforme n’a plus de sens : « Au début je trouvais cela bien car cela permettait d’écarter les amateurs de la formation qui nuisent à notre secteur chaque jour. Mais maintenant, j’ai vraiment l’impression que l’on cherche ces problèmes partout où l’on peut en chercher. J’ai eu un contrôle Datadock; Le contrôleur m’a demandé de lui expliquer la procédure d’inscription des participants à mes formations. Parce qu’en plus de payer mes formations mes stagiaires devraient en plus passer un entretien de sélection ? Lorsque l’on achète un pot de moutarde il faut d’abord passer un test de tolérance ? »
Le sujet évoqué ici est que la réforme est susceptible de jouer un rôle contre productif. En effet, à vouloir normer « le non normable » on en arrive parfois à créer de la « sur-qualité » ce qui est tout autant préjudiciable que la non qualité.
La réforme génère trop de surcoûts : Il est un constat, sans outil numérique, sans digitalisation de ses processus, s’inscrire dans une démarche normative, se certifier devient ingérable car trop de papiers, trop de contrôles humains à effectuer. Il faut donc financier la création d’un système d’information à l’image de l’organisation, ce qui génère un coût grave pour l’entreprise.
Il est difficile de gérer une activité de plusieurs années : De toute façon quelque soit le secteur d’activité, gérer une activité de plusieurs années, génère inévitablement des problématiques d’évolution, des crises de croissance en tout genre. Indépendamment de la réforme cela est statistiquement compliqué. Cela vient s’ajouter à une fatigue de gestion globale.
Il existe de nombreux autres marchés bien plus prospères : Il y a une autre vie en dehors de la formation, les marchés du conseil, du coaching, de l’infopreneuriat sont des portes faciles à ouvrir. Par ailleurs, convaincu des échecs sous-jascents à la réforme comme l’absence de fonds de formation dédiés aux PME, des besoins en accompagnements pour ces structures sont ouverts.
Il existe de nombreux autres marchés moins lourds : Le secteur de l’assurance, des levées de fonds publics, des startups et bien d’autres encore sont ouverts à la réflexion car en pleine croissance….
Découvrez notre dossier : Pourquoi le marché de la formation peut s’effondrer ?
Les organismes et formateurs concernés par la revente
Si l’on se fie aux nombreux retours touchant cette interrogation, on observe notamment que ce sont les organismes existants depuis plus de 10 ans qui souhaitent désormais sortir du marché de la formation.
Ces derniers, s’étant organisés différemment pour un marché différent. Ils se voient maintenant dans l’obligation de réorganiser l’ensemble de leur process, des process lourds et difficilement transformables. L’idée de recréer une structure nouvelle parait évidente mais avec quelle énergie ?
De plus, quels sont les moyens pour effectuer toutes ces transitions ? on pense principalement aux besoins d’outils digitaux, de mise au disposition des formations à distance : MOOC, E-learning, webinaire etc. Ces nouveaux procédés que permet le numérique sont la nouvelle clé de voute du système de formation français. Plus encore, l’intégralité des entreprises en besoin de formation présentent dorénavant l’apprentissage professionnel comme le Saint-Graal en terme de compétence.
Dans cette configuration, ce casse-tête entre scalabilité et transformation, devient ingérable pour la plupart des organismes historiques.
Au-delà de l’investissement lié au digital, ce sont les frais de structure qui posent question dans des systèmes de transitions : Formations en présentiel avec des locaux et à distance, formations avec des formateurs historiques de qualité et des jeunes nouveaux formateur.
Pendant ce temps les nouveaux entrants sont plus agiles et ont identifié l’investissement en infrastructure comme une nécessité secondaire.
Au bout de la chaine, ce sont les prestations qui sont impactées, et ainsi, seulement deux solutions s’offrent aux professionnels lésés :
- Proposer une formation qualitativement identique aux concurrents, mais à un prix plus élevé.
- Proposer un prix de formation similaire, mais à travers une prestation moins conséquente.
Dans les deux cas, les clients ne comprennent pas toujours.
L’un dans l’autre, ces organismes historiques perdent en attractivité, et il conviendra alors de se poser une question essentielle : dois-je vendre maintenant pour profiter de la valeur actuelle de ma structure, ou dois-je continuer, avec le potentiel risque de revendre mon organisme des années plus tard à un prix totalement dérisoire ?
Cette interrogation doit également être mise en parallèle avec les sujets de formation dispensés qui sont plus où moins porteurs.
En effet, les nouveaux acteurs de la formation ont bien identité la demande.
Jouissant de tout un ensemble de datas conditionnés par un tracking web performant, ces derniers mettent en place plusieurs procédés leur permettant de griller la priorité. Les nouveaux canaux qu’utilisent les apprenants deviennent pour les organismes ancestraux un véritable frein.
Nous pensons par exemple au référencement naturel, qui va permettre aux nouveaux acteurs de se positionner directement tout en haut des moteurs de recherche type Google.
Peu importe le sujet de formation visé, les nouvelles prérogatives qu’engendre le digital vont donc entrainer une hausse drastique des offres : marketing, finance, management, développement web, SEO etc.
Entre la visibilité numérique et les supports à distance qu’offre le digital, il apparait de plus en plus difficile de se faire une place, et d’autant plus lorsque l’organisation n’est pas structurée dans cette direction.
Revendre son organisme de formation
Loin d’être exhaustifs, ce sont principalement ces points qui viennent sonner le moment d’agir : conscients des enjeux et des ressources nécessaires pour s’adapter, la plupart des professionnels historiques cherchent maintenant des issues. Ainsi plusieurs questions se posent.
Combien et comment revendre son organisme de formation ?
Le prix de votre organisme de formation va bien évidemment dépendre de cinq principaux facteurs financiers : « Chiffre d’affaires, Marge brute, Marge Nette, Marchés garantis dans les prochaines années, masse salariale à reprendre sont des indicateurs clés » précise Romain Rissoan qui en est à son troisième rachat d’Organisme.
Par ailleurs seront pris en compte dans l’équation les thèmes de formation et les synergies entre la société acheteuse et la société existante. « C’est ce point le plus délicat car beaucoup de sociétés sont difficiles à réformer malgré la bonne volonté des hommes qui la composent », précise-t-il.
La valorisation moyenne d’un organisme en France est de 180 000 euros au moment de la revente.
- Moyenne pour une structure de moins de 10 salariés : 142 500€
- Moyenne pour une structure de 10 à 249 salariés : 314 422€
- Moyenne pour une structure de plus de 250 salariés : 444 689€
En ce qui concerne le comment, il va falloir identifier les potentiels intéressés. Pour ce faire, voici une petite synthèse regroupant les taux de reprise en fonction des profils :
- 30% sont vendus en interne (famille, salariés)
- 25% sont absorbées par des concurrents
- 45% sont vendues à des repreneurs extérieurs
Ainsi, plus de la moitié des entreprises sont reprises par des acteurs du secteur. Pour les organismes de formation, il est donc fortement conseillé d’aller dans ce sens : interrogez vos salariés sur leurs envies, contacter des consultants afin d’avoir un oeil extérieur sur votre organisme, sondez le potentiel de reprise de vos concurrents… les solutions sont nombreuses.
Cette volonté se traduit d’ailleurs aussi par une envie du vendeur de confier son entreprise à quelqu’un qui souhaite développer l’activité, et non pas la démanteler.
Quand revendre son organisme de formation ?
Cette question, nous l’avons identifié plus haut. Ici, c’est le timing qui est capital. Car si la logique veut que la baisse de CA soit le principal déclencheur, la pratique est bien différente. En effet, il est fortement conseillé de vendre son organisme au moment où le CA est au plus haut, et pour cause : si l’acheteur observe une baisse du chiffre d’affaires, il comprendra que cette vente correspond à une nécessité immédiate, il pourra donc jouer dessus afin de réduire significativement le cout d’acquisition. Au contraire, si vous vendez votre organisme au meilleur moment, l’acheteur ne se retrouve plus en position de force, et c’est alors vous qui donnerez le ton de la négociation. En l’espèce, les temps actuels sont propices à la vente : la réforme n’a pas encore eu le temps d’impacter gravement les résultats, et c’est dans cet intervalle que la plupart des acquisitions vont se jouer.
Votre situation personnelle est également un élément déterminant. Il n’existe pas forcément de meilleur moment pour revendre le fruit de son travail, cependant, les chiffres nous permettent de préconiser certains âges clés. Notamment, les envies de retraite (bien mérité) sont souvent les principaux facteurs :
- 71% des cessions interviennent avant les 55 ans du dirigeant
- 17% sont cédées après les 60 ans du dirigeant
À qui revendre son organisme de formation ?
Pour cette interrogation, il n’existe pas de condition particulière. Généralement, les principaux intéressés sont des formateurs indépendants, pour la plupart nouveaux sur le marché, qui souhaitent rapidement acquérir un porte-feuille clients, et ce grâce à un capital de départ important ; Aussi, certains organismes de formation, dans un but de développement ou de survie, n’hésitent plus à se positionner comme acheteur, pour peu que les formations proposées par le vendeur soient en adéquation avec les leurs.
Se faire aider sur la revente
Quoi qu’il en soit, le point primordial est de savoir identifier clairement les arguments à mettre en avant afin de générer la meilleure vente possible. Parallèlement, il est également important de combler ses potentielles lacunes avant de s’adresser aux acheteurs.
Pour ce faire, il existe de nombreux cabinets spécialisés dans la revente d’entreprise mais rare sont ceux spécialisés dans le secteur formation.
Or il est nécessaire de bénéficier d’un point de vue extérieur, indispensable. Plus encore, d’un réseau pour permettre de propager un message qualitatif, clair et controlé.
Depuis 2008, Romain Rissoan, accompagnateur d’organismes de formation développe peu à peu cette casquette et dynamise les rapprochements inter structures. QF Qualité formation propose par ailleurs ces mêmes services.
Si vous souhaitez être recontacté en toute discrétion à ce sujet n’hésitez pas à remplir le formulaire à droite de cet article.