Rapport d’activité 2024 de la DGEFP

La Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) est l’organe central chargé de concevoir, coordonner et évaluer les politiques publiques en matière d’emploi et de formation. Placée sous l’autorité du ministère du Travail, elle agit comme un chef d’orchestre qui rassemble services de l’État, collectivités territoriales, partenaires sociaux et acteurs de terrain.

L’année 2024 a été marquée par de profonds bouleversements économiques et sociaux. Dans un contexte de reprise post-crise sanitaire et d’adaptation aux mutations technologiques, la France a poursuivi sa trajectoire vers le plein emploi, objectif phare du gouvernement. Le rapport d’activité de la DGEFP met en évidence les résultats obtenus, mais aussi les défis persistants : chômage de longue durée, insertion des jeunes, reconversion des salariés et montée en compétences face à la transition numérique et écologique.

2. Bilan des actions menées en 2024

2.1 Un accompagnement renforcé des jeunes et des publics éloignés de l’emploi

En 2024, la lutte contre le chômage des jeunes et l’exclusion professionnelle a constitué l’une des priorités de la DGEFP. Les jeunes sans diplôme, ni emploi, ni formation (NEET) demeurent particulièrement vulnérables, avec un risque accru de décrochage durable. Pour y répondre, le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) a été déployé à grande échelle. Ce dispositif propose un accompagnement intensif pouvant aller jusqu’à 20 heures par semaine, combinant ateliers collectifs, stages en entreprise, immersion professionnelle et suivi personnalisé. L’objectif est de sécuriser leur trajectoire et de leur redonner confiance dans leurs capacités d’insertion.

Mais l’action de la DGEFP ne s’est pas limitée à la jeunesse. Les publics éloignés de l’emploi, comme les bénéficiaires du RSA, les travailleurs handicapés ou encore les salariés contraints à une reconversion, ont également bénéficié de dispositifs spécifiques. Des parcours adaptés ont été construits pour tenir compte des contraintes individuelles : formations qualifiantes, accompagnement psychologique, ou encore passerelles vers des secteurs en tension.

Les premiers résultats de ces politiques montrent une amélioration progressive des taux d’insertion et une réduction des situations de chômage de longue durée. Cette stratégie illustre la volonté de l’État de faire de l’accès à l’emploi un droit universel, garant d’égalité et de cohésion sociale.

2.2 Réforme pour le plein emploi : France Travail, un outil structurant

L’une des grandes avancées de 2024 est la création de France Travail, nouvelle structure issue de la réforme du service public de l’emploi. Son objectif : simplifier les démarches administratives et améliorer la coordination entre Pôle emploi, missions locales, Cap emploi et collectivités territoriales.

Cette réforme vise à instaurer un guichet unique où chaque demandeur d’emploi bénéficie d’un diagnostic complet de sa situation et d’un accompagnement adapté. Au-delà de la simplification, elle introduit une logique de responsabilité partagée : les bénéficiaires d’aides doivent s’engager activement dans un parcours d’insertion, en contrepartie d’un soutien renforcé de l’État.

Les premiers résultats sont prometteurs : une meilleure orientation vers la formation, un suivi plus régulier et des passerelles facilitées entre l’accompagnement social et l’accès à l’emploi.

2.3 Formation professionnelle : des investissements massifs dans les compétences

En 2024, la DGEFP a mis l’accent sur la formation professionnelle, considérée comme le levier central pour sécuriser les parcours et anticiper les besoins futurs du marché du travail. Les financements publics et partenariaux ont été renforcés, permettant le lancement de programmes ciblés.

Trois axes prioritaires se distinguent :

  • Les métiers du numérique : pour répondre à la pénurie de compétences dans la cybersécurité, le développement web ou l’intelligence artificielle.
  • La transition écologique : développement des formations liées aux énergies renouvelables, à l’efficacité énergétique et aux métiers du bâtiment durable.
  • Les professions en tension : santé, industrie et BTP, où l’attractivité reste un défi majeur.

Par ailleurs, le Compte Personnel de Formation (CPF) continue de jouer un rôle clé, même si sa régulation a été renforcée pour lutter contre les dérives. Ces efforts traduisent une ambition claire : faire de la formation un outil de compétitivité et d’inclusion.

3. Gouvernance et coopération : une mobilisation collective

3.1 Une organisation interne plus agile

Face à la complexité des défis, la DGEFP a adapté sa structure organisationnelle en 2024. Ses missions se sont clarifiées et ses équipes renforcées afin de mieux répondre aux attentes des publics et des partenaires. L’accent a été mis sur la transversalité et la réactivité, deux conditions essentielles pour piloter des politiques d’emploi adaptées aux réalités régionales et sectorielles.

3.2 Des partenariats au service des territoires

La réussite des politiques publiques repose sur une coopération étroite avec les acteurs de terrain. En 2024, la DGEFP a consolidé ses partenariats avec :

  • les collectivités locales, pour adapter les dispositifs aux spécificités régionales,
  • les branches professionnelles, garantes de l’adéquation entre formation et besoins en compétences,
  • les partenaires sociaux, qui participent activement à la gouvernance des dispositifs de formation.

Cette coopération a permis de développer des projets locaux innovants, tout en maintenant une cohérence nationale.

4. Perspectives pour 2025 : une ambition renouvelée

4.1 Des objectifs stratégiques clairs

Pour 2025, la DGEFP s’est fixée plusieurs priorités :

  • atteindre un taux de chômage historiquement bas,
  • renforcer l’attractivité des métiers en tension,
  • moderniser la formation continue et promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie,
  • soutenir la transition écologique et numérique par des formations adaptées.

Ces objectifs traduisent une conviction : l’emploi durable et la montée en compétences sont les clés de la compétitivité économique et de la cohésion sociale.

4.2 Des projets déjà en développement

Parmi les initiatives en cours :

  • le renforcement des dispositifs de reconversion professionnelle, pour accompagner les salariés impactés par les mutations économiques,
  • le déploiement d’outils numériques innovants (plateformes d’orientation, intelligence artificielle pour le suivi des parcours),
  • l’extension des filières stratégiques dans le numérique, la santé et l’énergie, afin de préparer la France aux emplois de demain.

5. Vers un marché du travail inclusif et résilient

Le rapport d’activité 2024 de la DGEFP illustre la détermination de l’État à relever le défi du plein emploi et à faire de la formation professionnelle un levier majeur d’inclusion. Les actions menées montrent une volonté de combiner efficacité économique et justice sociale, en plaçant l’humain au cœur des politiques publiques.

L’année 2025 s’annonce décisive. Les ambitions sont fortes : renforcer l’accès à l’emploi pour tous, sécuriser les parcours professionnels et anticiper les transformations économiques. Plus que jamais, la DGEFP apparaît comme un acteur central dans la construction d’un marché du travail plus inclusif, innovant et durable.

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