Pour accompagner la création de la catégorie « Devenir Formateur » que nous avons lancé, nous nous devions d’être original et atypique. Aussi l’article « Devenir Formateur animalier » nous est apparu comme naturel.

Rencontre avec Jean-Michel Dupuyoo formateur animalier.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Jean-Michel Dupuyoo, 40 ans, soigneur animalier depuis 2004. Après des études en agronomie, j’ai choisi d’intégrer un parc zoologique.
Cet environnement me correspondait car je me suis toujours passionné pour l’élevage et l’observation des animaux. Je m’intéresse aussi “depuis toujours” au monde végétal et j’ai mis en place dans ce “zoo” des collections botaniques dont certaines sont maintenant labellisées.
En parallèle de mes activités zootechniques, j’ai continuellement gardé un pied avec le monde des études et j’ai suivi plusieurs formations à distance. Jusqu’à comprendre que j’avais surtout envie de créer mes propres parcours d’apprentissage. Et qu’avec l’apport des nouveaux technologies de l’information rien ne m’empêchait de les créer

Pourquoi devenir formateur aux métiers animaliers ?

Tout d’abord il faut identifier les nombres suivants 13,5 millions, 7,4 millions et 5,7 millions ! Il ne s’agit des montants des derniers tirages du loto. Mais des populations d’animaux de compagnie en 2017, avec respectivement le nombre de chats, le nombre de chien et le nombre d’oiseaux d’ornement gardés en France. C’est dire à quel point les français sont passionnés par les animaux. Et on ne compte pas ici les poissons, reptiles et autres compagnons invertébrés qui vivent dans nos foyers.

A la vue de ces chiffres, il est évident que le besoin de formation existe. Car pour s’occuper d’une tortue, d’un perroquet ou d’un labrador il faut des connaissances. Il faut parfois obtenir des autorisations, elles-même conditionnées par un bon niveau de connaissances. Je vous laisse deviner la suite. Nous avons besoin de formateurs.

Cet article a pour but de partager avec vous mes débuts de formateurs dans le domaine animalier. Activité que j’exerce en plus de mon métier de soigneur animalier en parc zoologique depuis maintenant deux ans.

Que peut-on enseigner ? Et à qui ?

Le domaine animalier est réellement vaste. Je l’ai moi-même sous-estimé lorsque j’ai lancé ma formation. En recherchant de potentiels intervenants, je découvre régulièrement de nouvelles offres de formation et les besoins qui y correspondent. Pour ma part je m’adresse aux personnes qui souhaitent intégrer une école de soigneur animalier. Et même si cela peut sembler très précis je pourrais me spécialiser davantage. Et j’aurais sans doute intérêt à le faire.

En effet, certains de mes apprenants souhaitent travailler en fauconnerie et non pas en parc zoologique. D’autres sont davantage intéressés par le travail au sein d’un centre de soins de la faune sauvage. Les motivations sont d’intensités variées. Il y a ceux qui viennent simplement s’informer sur le secteur des parcs zoologiques et apprendre par plaisir. D’autres qui veulent confirmer un choix d’orientation. Et il y a ceux qui ont besoin de solides bases théoriques pour passer un concours et intégrer l’une des écoles de soigneur animalier qui délivrent un titre professionnel inscrit au RNCP

Je ne vous parle pas des éleveurs amateurs dont l’objectif est de se former pour obtenir un certificat de capacité. Ce dernier est obligatoire en France si l’on veut garder chez soi – légalement – certaines espèces soumises à autorisation préfectorale : les espèces protégées par la convention de Washington et les espèces dangereuses notamment.

Je pourrais aborder d’autres domaines comme le comportementalisme, mais je ne m’y connais pas suffisamment. Mais force est de constater que les formations de comportementaliste sont assez nombreuses en France. Faites une recherche sur un moteur de recherche avec les mots clés suivants : comportementaliste canin, comportementaliste équin,… Vous aurez des surprises. S’agit-il d’une mode ? A t-on réellement besoin de nombreux comportementalistes animaliers ? Je l’ignore mais les offres viennent généralement se placer face à la demande.

Dossier : Faut-il référencer ses offres de formation sur les catalogues en ligne ?

Faut-il avoir peur de la concurrence ?

Comme vous le savez, internet a fait tomber de nombreuses barrières. Il est beaucoup plus facile de lancer un projet et de communiquer à une audience sélectionnée. Mais on est aussi en concurrence directe avec de nombreux autres organismes. Nous sommes distants de deux clics les uns et les autres ! 

Toutefois il est bon signe de rencontrer un minimum de concurrence dans la thématique que l’on choisit. Si vous tombez sur une niche totalement vide vous êtes alors un pionnier. Et comme l’a dit Estrige : “On reconnaît toujours les pionniers : ce sont eux qui gisent face contre terre, loin devant vous avec une flèche plantée dans le dos”. Ne soyez pas un pionnier dans un premier temps. Soyez un suiveur malin.

Pour ma part j’ai deux principaux concurrents. Ils sont beaucoup plus importants que ma petite structure en terme de taille et de moyens. Le plus ancien a aussi 10 années d’expérience. Ce n’est pas rien et il ne faut pas attaquer frontalement un tel mammouth. Mais malgré ces concurrents actifs internet m’apporte des apprenants sensibles aux particularités de ma formation. Il en sera de même pour vous si vous savez vous différencier suffisamment.

Quel niveau d’expertise faut-il posséder avant de se lancer ?

C’est la question que l’on se pose tous lorsqu’on souhaite devenir formateur. Ce complexe est connu sous le nom de “syndrome de l’imposteur”. Il se manifeste lorsqu’on se pose les questions suivantes :

  • Suis-je assez compétent pour transmettre mes connaissances ? 
  • Que vont en penser mes apprenants ? 
  • Puis-je demander à être payé en retour ? 

Même avec 14 ans d’expérience professionnelle en parc zoologique, une trentaine de stages en France et à l’étranger, plusieurs formations pointues je suis atteint par ce syndrome. Il s’agit même d’un syndrome chronique qui resurgit encore de temps en temps.

Rien de grave puisque ce syndrome est bien connu et qu’il existe des solutions. Il est même légitime et prudent de douter de soi. Car former des personnes à devenir soigneur animalier – comme dans tout autre domaine – reste une affaire sérieuse. Il faut être certain de faire passer le bon message. De mauvaises informations transmises peuvent avoir des conséquences graves pour les animaux. Mais aussi pour le futur soigneur animalier qui sera amené à travailler à proximité d’espèces potentiellement dangereuses.

J’ai donc lancé ma formation en me basant sur mon expérience et sur ma bibliothèque. Mais j’ai fait intervenir des spécialistes pour aborder durant des webinaires des thématiques où je suis totalement inculte. J’ai alterné le rôle de formateur et celui d’ingénieur pédagogique. Je dois vous avouer que j’ai multiplié par “X” mes connaissances dans de nombreux domaines animaliers. On apprend énormément en formant les autres n’est-ce pas ? 

Pour devenir formateur dans le domaine animalier le niveau d’expertise ne peut être égal à zéro. Il faut se reposer sur une expérience significative et avoir une bonne culture professionnelle. Quelques années de pratique apportent de bonnes bases. Même s’il s’agit d’un hobby. Mais si vous n’êtes pas expert dans le domaine choisi, vous pouvez toujours réaliser un travail d’ingénierie pédagogique et vous aider d’autres spécialistes pour mettre en place votre formation. Je conserve cette formule car elle est appréciée des apprenants. Faire intervenir plusieurs experts sur le même dispositif apporte de la valeur à celui-ci.

Quels sont les revenus possibles ?

Actuellement, j’ai une activité occasionnelle de mon activité de formateur animalier. Mais les revenus que j’en tire augmente progressivement. 

Je peux par contre être plus précis sur les tarifs des formateurs qui interviennent sur mon dispositif. Je rémunère ces experts entre 50 et 100 euros de l’heure. Cette variable dépend de la rareté de la compétence, du profil et des qualifications de l’expert. Certains peuvent demander jusqu’à 200 euros de l’heure. Mais je ne suis plus de la partie à ces tarifs là. Les intervenants animent un ou deux webinaires d’une durée d’une heure et demi à deux heures. Il faut toutefois qu’ils préparent leur support, mais celui-ci est réutilisable par la suite.


Par contre, j’ai eu de mauvaises surprises avec les intervenants pratiquant des prix trop bas : présentation sans support visuel, avec peu d’enthousiasme dans les échanges avec les apprenants,… Pour rester dans le thème des animaux je me risque à un second proverbe : “If you pay peanuts, you get monkeys

Peut-on former à distance aux métiers animaliers ?

Le e-learning est présent dans le domaine animalier comme dans tous les autres domaines de formation. Il est possible de se former à la peinture ou à l’oenologie à distance. En tout cas ces offres existent. Alors pourquoi ne pas utiliser la formation à distance ou des modalités blended dans le domaine animalier

Ceci est bien entendu critiqué par beaucoup de personnes qui avancent qu’on ne peut pas devenir soigneur animalier en se formant à distance. Je pense le contraire, car ce métier demande des connaissances théoriques que l’on peut aussi bien acquérir par internet qu’en salle de classe. Beaucoup de personnes sont devenues soigneur animalier en lisant des livres. Alors pourquoi se former depuis un ordinateur poserait un problème ? Il est toutefois préférable que les apprenants s’immergent en suivant des stages en entreprise.


J’ai donc fait le choix de former mes apprenants exclusivement à distance et depuis internet. Les webinaires en direct sont mon principal vecteur de communication. Ils permettent de créer un esprit de groupe plus facilement qu’au travers de simples échanges sur un forum. En plus des classes virtuelles, je dépose des ressources vidéos et des documents sur une plateforme Moodle. Je double les communications en envoyant ces mêmes documents par émail afin de toucher les apprenants qui n’apprécient pas l’ergonomie de Moodle. Attention à distance certains décrochent vite et il faut parfois les motiver individuellement.

Le “tout à distance” n’a pas de frontière et a un extraordinaire potentiel. Depuis mon bureau situé dans le Var, je touche des personnes dispersées en France, en Belgique, en Suisse, au Royaume-Uni et au Canada. J’aimerais toucher aussi des apprenants en Afrique et partout où le besoin d’être formé au métier de soigneur animalier existe. Internet rendra cela possible je n’en doute pas.

Débuter le e-learning est-ce facile ?

Je ne suis pas passé de l’état de soigneur animalier à celui de formateur à distance d’un simple claquement de doigts. Je me suis formé en suivant deux cursus universitaires à distance. Le Diplôme Universitaire DLD de l’Université Paris Descartes et le DU FIPA de l’Université Paris-Nanterre. De telles formations permettent de progresser rapidement sur la mise en place d’un dispositif de formation. J’ai aussi suivi de bons tutoriels pour la prise en main de Moodle et du logiciel Ispring.

Enfin, former depuis internet implique aussi de vendre ses prestations sur le web. Il faut en plus d’apprendre à utiliser des outils auteurs et une plateforme e-learning, comprendre les bases du marketing en ligne et de l’indexation sur les moteurs de recherche. Il faut constituer une communauté et s’en occuper constamment en partageant de l’information et pas simplement des offres commerciales. C’est un vrai challenge lorsqu’on est seul. Mais c’est passionnant vous en conviendrez.

Et vous savez quoi ? Plusieurs de mes anciens apprenants travaillent maintenant comme soigneur animalier, d’autres ont intégré une école renommée. Et en les interrogeant il semble que ma formation leur a été utile. C’est finalement le plus important lorsque l’on est formateur. 

Découvrir les formations de soigneur animalier

Si vous êtes curieux de connaître l’offre de formation autour du seul métier de soigneur animalier visitez cette page (https://soigneur-animalier-animateur.fr/ecole-soigneur-animalier-animateur/)

Vous pouvez aussi visiter mon site internet pour vous informer sur ma formation https://formationsoigneuranimalier.fr

N’hésitez pas à me contacter depuis l’onglet “contact” de mon site pour obtenir tout complément d’information. Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos projets de formation, qu’ils soient dans le domaine animalier ou non.

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Consultant / Formateur depuis 2008, j'accompagne tous les projets à forte composante numérique autour du Marketing, du Management et de la Formation. Ceci pour des organismes de formation comme pour des clients directs.

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