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C’est l’histoire d’un coach et d’un formateur qui se disputent pour savoir lequel des deux a la pratique la plus efficace pour permettre à leur ami Jean de progresser sur son poste. Au bout d’une heure de débat interminable, un formateur-coach les interrompt et leur annonce qu’il a décroché le contrat pour accompagner Jean !

Qui a tort ? Qui a raison ? Est-ce vraiment important ? Parlons-en…

Coaching et formation : 2 pratiques qui se ressemblent dans l’intention

Si le coach et le formateur de notre histoire en arrivent à argumenter l’un contre l’autre, c’est essentiellement parce qu’ils ciblent un même client, pour un résultat similaire et avec un état d’esprit comparable. En effet, leurs intentions se rejoignent sur plusieurs plans :

    • L’intention vis-à-vis des clients

Le coach, comme le formateur, a pour but premier de permettre au bénéficiaire de sa prestation de progresser vers ses objectifs. Ainsi, leur vocabulaire se rejoint quand ils parlent de résultat à atteindre, de compétences à acquérir ou développer, de chemin à parcourir, de points d’appui, d’obstacles, …

    • L’intention pour soi-même

Au risque de faire des généralités, il me semble aussi que le formateur et le coach ont choisi un métier qui révèle des aspirations communes. En effet, les deux pratiquent un métier tourné vers l’autre, qui demande à être en lien à l’autre et à s’intéresser au fonctionnement humain. Ce sont aussi deux métiers dans lesquels il y a une diversité des publics et donc une diversité des profils avec lesquels on interagit. Ce sont, enfin, souvent, des métiers que l’on exerce en tant qu’indépendants.

Avec des intentions aussi proches, non seulement, il est difficile d’opposer coaching et formation, mais en plus, il devient compliqué de les départager pour construire un message clair à adresser au client sur les bénéfices de chaque approche.

Enfin, pour finir de semer la confusion, les modalités d’intervention du coaching et de la formation évoluent pour se rejoindre, avec des coachings de groupe et des formations individualisés, sans parler des modules de formation e-learning et des outils d’e-coaching !

Cependant, malgré ces rapprochements, il y a bien des écarts qui changent tout (ou presque !)…

Des différences fondamentales dans la posture du coach et celle du formateur

En coaching, comme en formation, tout est une question de processus. Or, les processus qui encadrent le métier de coach ne sont pas ceux qui encadrent le métier de formateur. Pour moi, la différence fondamentale est là. Et c’est cette différence qui donne à chacun de ses deux métiers leur valeur propre. Voyons comment cela se construit…

    • Deux processus différents

Un formateur qui fait bien son métier définit l’objectif de sa formation et construit le déroulé de son intervention en s’appuyant sur les différentes étapes par lesquelles il veut faire passer son stagiaire.

A l’inverse, le coach qui fait bien son métier accueille le client dans son propre souhait, l’amène à définir son propre objectif et lui permet de construire lui-même son chemin pour atteindre cet objectif.

Bien que le formateur et le coach soient tous deux des experts de leur processus :

– le formateur sur la pédagogie et l’apprentissage au sens large,

– le coach sur la psychologie et plus particulièrement la dynamique du changement,

chacun doit adopter une posture différente sur le contenu pour permettre au processus de porter ses fruits et produire le résultat visé.

    • Deux processus différents

Ainsi, le formateur intervient dans une position de sachant. Il possède la connaissance du sujet traité en formation et la transmet à son stagiaire. Il est aussi le garant de l’acquisition de cette connaissance (ou compétence) par celui-ci. Il évalue son avancement par rapport à l’objectif fixé et il lui dit ce qu’il a à faire pour l’atteindre.

A l’inverse, le coach n’accorde que peu d’attention au contenu du coaching. C’est le client qui est l’expert de son sujet, il est jugé compétent pour atteindre son objectif et, a fortiori, pour évaluer son avancement. Pour caricaturer, le coach l’aide « simplement » à s’en rendre compte !

    • Deux processus différents

A la fin du processus, la personne formée ressort avec de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences. Elle a acquis de nouvelles capacités pour agir. Ce sont ces capacités acquises qui sont prises comme critère de mesure de la réussite du processus.

A la fin d’un coaching, le coaché a pris des décisions et a posé des actes pour atteindre son objectif et résoudre ce qui lui posait problème. Il a modifié son comportement. Si le coach devait évaluer la réussite du coaching, il se baserait sur ces changements observables.

Ceci étant posé, reconnaissons que pour comprendre ces différences, il faut s’intéresser de très près à ces deux métiers. Et mis à part les professionnels qui les exercent qui trouvent ces différences fondamentales, pour les clients qui en bénéficient, ces écarts ne sont que des subtilités. En tous cas, tant qu’ils n’en ont pas fait l’expérience. A ce stade de notre débat, nous n’avons donc toujours pas gagné le contrat pour notre ami Jean !

Une complémentarité gagnante entre le coaching et la formation

Prenons maintenant un peu de recul et observons tout cela du point de vue de notre client.

Finalement, quel que soit le sujet sur lequel Jean a besoin de progresser, il y a fort à parier qu’il ait besoin d’adopter un comportement différent. Or, pour adopter un comportement différent, il va avoir besoin d’apprendre une nouvelle façon de faire dans le contexte visé.

Il va donc se heurter aux étapes d’apprentissage que le coach, comme le formateur, connaissent bien :

Et, coach et formateur le savent, pour franchir chaque étape, Jean va avoir besoin tantôt d’expérimenter et de prendre conscience de ses limites, tantôt de comprendre et d’apprendre de nouvelles capacités. Autrement dit, il va avoir tantôt besoin d’un coach, tantôt besoin d’un formateur.

Coaching et Formation au service de l'apprentissage
Figure 2 Coaching et Formation au service de l’apprentissage

C’est ainsi que nous arrivons à notre formateur-coach ! Tout à fait conscients de ce double besoin, soyons honnête, chacun a fait évoluer sa pratique:

  • Le formateur adopte une pédagogie plus participative, voire active. Nous parlons même aujourd’hui de pédagogie expérientielle. Ce n’est rien de plus à mes yeux qu’un formateur qui intègre les principes du coaching pour suivre son stagiaire dans l’action et adopter les deux postures en fonction de l’étape dans laquelle se trouve celui-ci.
  • Le coach est de plus en plus spécialisé sur un sujet (ex : management, prise de parole en public, entrepreneuriat, reconversion professionnelle, …) et il sort de sa posture pour apporter du contenu à son client. Il n’agit alors plus comme un coach mais comme un formateur qui transmet une connaissance au client.

Je n’entrerai pas ici dans le caractère déontologique de ces évolutions, ce n’est pas le sujet, mais, après avoir posé les similitudes et les différences de ces deux pratiques, je ne peux que constater que loin d’être opposés, le coaching et la formation sont complémentaires. Et qu’il s’agisse de les incarner par un seul intervenant ou deux intervenants différents, je crois que si nous prenons le temps de considérer l’apport de ces deux pratiques pour leur bénéficiaire, nous trouverons un moyen d’allier les deux pour un résultat optimal, au profit de tous !

Et vous, qu’en pensez-vous ? Quelle est votre expérience du coaching et de la formation ? Est-ce que vous les mélangez ?

Annabelle Plenier, coach Cap Cohérence

Consultant / Formateur depuis 2008, j'accompagne tous les projets à forte composante numérique autour du Marketing, du Management et de la Formation. Ceci pour des organismes de formation comme pour des clients directs.

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